mardi 10 octobre 2017

dimanche 31 janvier 2010

Portrait

CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1914 A 1937 ]
1914
Le 2 août, naissance de Félix Leclerc à la Tuque, province de Québec. Il est le fils de Léo Leclerc et de Fabiola née Parrot. « Je suis le sixième d’une famille de onze enfants nés à La Tuque, un petit village de montagnes, dans les Laurentides. C’est un pays de montagnes, au bord de la rivière Saint-Maurice. Mon père était commerçant de foin, de grains, de bois et « faiseux de villages ». En hiver, une douzaine de draveurs et de bûcherons logeaient chez nous. C’était une grande maison de trois étages, en bois... »
1928
Études primaires chez les Frères Maristes à La Tuque puis, il quitte sa famille pour le Juniorat des Pères Oblats à Ottawa.

1931
Études à l’Université d’Ottawa. (Belles-Lettres et Rhétorique). On remarque son goût prononcé pour le théâtre et, bien sûr, pour la poésie et la chanson. Il écrit sa première chanson:
« Notre sentier près du ruisseau
Est déchiré par les labours;
Si tu venais, dis-moi le jour
Je t’attendrai sous le bouleau... »
( Notre sentier )

1933
Il abandonne l’Université pour travailler sur la terre de ses parents à Sainte-Marthe.

1934
Félix quitte sa famille pour Québec. Il est annonceur à la radio CHRC.

1934 - 1937
Durant trois ans, il est animateur de radio. Il découvre ainsi le monde des artistes et du spectacle. Il profite également de la discothèque de la radio pour enrichir ses connaissances en chanson et musique. Il partage quelque temps, rue Saint-Joachim, une chambre, sous les combles, avec son frère Grégoire et un étudiant. Il prend des cours de guitare chez Vic Angelio, un musicien italien qui habite près de chez lui.

1937
Par lassitude, Félix démissionne de son poste d’annonceur; il quitte Québec pour retourner travailler chez ses parents. Il devient, selon le mot de son père « boeuf-man », c’est-à-dire celui qui mène les boeufs aux champs. Mais, il sera inquiet pour son avenir. Sa mère, de sa voix douce, lui dira: « Je ne suis pas du tout inquiète pour toi » Cette phrases apaisera son angoisse.
CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1938 A 1948 ]
1938
Il travaille à nouveau comme annonceur radiophonique au poste CHLN de Trois-Rivières mais cette fois-ci, à temps partiel. Il écrit et réalise ses premiers sketches pour la radio.

1939
Il rencontre Guy Mauffette. Entre à l’emploi de Radio-Canada. Interprète sa première chanson « Notre sentier » au cours de l’émission « Le Restaurant d’en Face ». Il participe à plusieurs émissions à titre de comédien, dont la série « Vie de famille » d’Henry Deyglun et dans « Un homme et son péché » de Claude-Henri Grignon, dans le rôle de Florent Chevron. Il travaille aussi pendant quelques semaines comme aide-embaumeur !

1941
La radio lui offre une certaine notoriété surtout grâce à une série d’émissions intitulées « Je me souviens ».

1942 - 1945
Membre de la Compagnie « Les compagnons de Saint-Laurent ».

1942
Le 1er juillet, il épouse Mlle Andrée Vien qui travaillait au département de la publicité à Radio-Canada et qui va lui donner un enfant se prénommant Martin.

1943
Il publie sous le titre : Adagio une série de contes qu’il avait écrits pour la radio de Radio-Canada. Son livre est bien accueilli (4 000 exemplaires vendus en un mois).

1944
Publication d’Allegro, une série de 12 fables et de : Andante poèmes et prose poétique.

1945
Il écrit une nouvelle série d’émissions pour la radio : L’encan des rêves.

1946
De juin à octobre, il séjourne à l’île d’Orléans. Il écrira Le fou de l’île, un roman qui ne sera publié qu’en 1958. Son roman : Pieds nus dans l’aube sera publié en décembre. Félix Leclerc sait poétiser la vie de tous les jours : il introduit la féerie dans le quotidien.
En novembre avec les compagnons de Saint-Laurent, il fait une tournée aux États-Unis, à Boston plus spécialement. Il joue dans les : Précieuses Ridicules et Le médecin malgré lui de Molière. (Débuts de Léo Ferré dans les cabarets parisiens).

1947
Les compagnons de Saint-Laurent montent sa pièce de théâtre : Maluron.

1948
Il fonde avec deux de ses amis une (éphémère) compagnie Théâtrale sous le nom de « V-L-M » (Yves Vien, Félix Leclerc et Guy Mauffette). Le p'tit bonheur est créé le 23 octobre dans la salle paroissiale de Vaudreuil. Il écrit des chansons destinées à être chantées en intermèdes lors des changements de décors de ses pièces.
[ 1949 A 1951 ]
1949
Il publie en mai une série de treize histoires (théâtre) sous le titre de Dialogues d’hommes et de bêtes. On retrouve dans : Dialogues d’hommes et de bêtes « le colporteur familier d’aventures féeriques, de visions d’étoiles filantes, de musiques d’oiseaux. Félix a le don de nous promener en pays enchanté, de faire surgir sous nos yeux les caractères émouvants, d’inoubliables visages : témoins ceux qu’évoquent : Le souliers dans les labours et celui de : Niclaisse l’aide-fermier électrocuté par la foudre et évocateur, des images vivantes et quelques-unes de ses fables méritent de survivre dans les pages d’une anthologie canadienne ». M.R. Turcot, Le Droit 19/08/49.

1950
Jacques Canetti à qui l’on doit la découverte de quelques-uns des plus grands talents de la chanson française, de passage au Québec, rencontre Félix Leclerc. Il l’auditionne. Félix commence pas Moi, mes souliers.
« Je fus - écrira Jacques Canetti dans son livre On cherche jeune homme aimant la musique (Calmann-Levy, 1978) littéralement hypnotisé par le personnage, par sa voix et sa chanson. Il enchaîna avec Le P’tit Bonheur . Je l’avais trouvé, mon canadien ! (...). Comme il devait rentrer le lendemain à Paris, Jacques Canetti lui fait aussitôt enregistrer sur place 12 chansons « toutes plus belles les unes que les autres ». Un contrat d’engagement est signé : cinq ans d’exclusivité et huit chansons par an. Vingt jours après, Félix Leclerc reçoit le grand prix du disque de l’Académie Charles-Cros ! La grande aventure commence. Félix quitte le Canada pour Paris (...) « J’ai pensé toucher le sol de France avec pour prétexte une guitare... Ça sera juste un aller et retour, vingt-quatre heures pour m’y rendre, vingt-quatre heures pour me faire descendre, vingt-quatre heures pour revenir. Je suis donc parti sans bagages, sans rien... » Il chantera à l’ABC à partir du 22 décembre (au programme des Compagnons de la Chanson qu’il avait rencontré l’année précédente au Québec). Le Tout-Paris l’acclame. Piaf et Chevalier le félicitent. Après Paris, il part pour la conquête de la France entière. Il y restera deux ans.

1951
Il passe aux Trois Baudets, le cabaret-théâtre de Jacques Canetti et ensuite dans 40 villes françaises. Après plusieurs 78 tours, il enregistre son premier 25 cm avec huit chansons. Le disque est préfacé par Pierre Mac Orlan: « jusqu’à ce jour, la chanson populaire canadienne interprétait en les modifiant de vieilles chansons françaises du XVIIe et XVIIIe siècles. Avec Le bal chez Boule. C’est l’aviron qui nous mène et quelques autres chansons chantées à la Fête des Sucres, le Canada impose un pittoresque sentimental et géographique qui lui est propre. Ainsi, de tradition en tradition, la chanson populaire canadienne aboutit au poète Félix Leclerc qui est un grand poète populaire authentique dont le lyrisme est pétri, si l’on peut dire, dans la substance même de son pays. L’oeuvre de Félix Leclerc est importante. Ses chansons sont émouvantes parce qu’elles sont humaines et qu’elles comportent tout le mystère nuancé et compliqué des âmes simples. La pensée du chansonnier est infiniment variée : elle s’étend du bal fantastique, où la fille éperdue danse en marge de la mort, au « petit bonheur » rencontré, sous un visage féminin au hasard d’un chemin de traverse. De tels disques appartiennent à la librairie. On doit les acquérir comme on achète des biens essentiels. (...).
CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1952 A 1959 ]
1952
Année de succès. Les Éditions Fides lui consacrent une vitrine entière dans leur librairie du boulevard Raspail. Il publie : Le hamac dans les voiles (ce sont des extraits d’Adagio, Allegro. Andante ). Réédition de Pieds nus dans l’aube, Adagio, Allegro. En mars, le théâtre Ford du poste CBF reprend une de ses pièces Les péchés dans le hall. Le même mois, début de Brassens chez Patachou.

1953
Retour triomphal au Québec du « premier chansonnier de langue française au Canada ». « Not’ Félix est de retour », titrent les journaux de Montréal. Il donnera à Dorval (Montréal), au Café Continental de la rue Sainte-Catherine une série de 10 récitals. Le succès est total. Début de Barbara à l’écluse. Début de Brel à Paris. Brel qui confiera à la même époque à Richard Marsan : « L’envie de chanter m’est venue en voyant à Bruxelles le tour de chant de Félix Leclerc ».

1955
Moi, mes souliers paraît en France. C’est un récit autobiographique. La préface est de Jean Giono de l’Académie Goncourt : « ... dès la première ligne, je me suis dit : « voilà un homme sympathique ! Il ne cherche pas à me faire croire qu’il est un monstre sacré. (...) Je ne me pose jamais la question : « Où a-t-il trouvé ça ? » Sous-entendu chez qui? Non, c’est chez lui qu’il l’a trouvé. (...) Sa pièce Le p’tit bonheur est joué soixante-dix fois par la compagnie des Faux-Nez à Lausanne (Suisse). Début de Jean Ferrat.

1956
Février : la troupe du « Rideau Vert » présente au Québec, au Monument National, la comédie en huit tableaux de Félix Leclerc Sonnez les matines.
Il écrit un téléroman pour Radio-Canada : Nérée Tousignant. (du 6 avril au 28 septembre).

1957
Il enregistre au Québec un disque aujourd’hui introuvable de la collection « Philips - réalités » (Chansons que l’on retrouve dans le disque La Drave ) Débuts de Guy Béart et d’Anne Sylvestre.

1958
Il obtient pour la seconde fois le grand prix du Disque Charles-Cros pour son disque « Philips - réalités » (V 5 ). Parution à Paris du roman Le fou de l’île (il paraîtra au Québec en 1962). Le fou de l’île dépasse, en densité poétique, en maturité et en qualité artistique, tout ce que Félix Leclerc a publié jusqu’ici. En effet, ce roman poétique possède à la fois le prégnant symbolisme des contes, des fables et des poèmes ; il résorbe dans sa légère sérénité un peu de l’amertume pascalienne du Calepin d’un flâneur ; il a la jeunesse et la fraîcheur de Pieds nus dans l’aube comme dans les pièces de Théâtre du village, il pose le dramatique et tragique problème de la condition humaine.

1959
Tour de chant au Québec.
Parution de Le P’tit bonheur suivi de Sonnez les matines (théâtre).
En novembre : « Les trois Baudets ». L’O.N.F. tourne un film sur lui : Félix Leclerc troubadour. Débuts de Boby Lapointe.
CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1960 A 1965 ]
1960
Amorce de la Révolution Tranquille au Québec.
Sortie du 25 cm No 2 Tirelou .
Premier 45 t d’Hallyday qui inaugure la vague « yé-yé ».

1961
Parution du Calepin d’un flâneur (Maximes)
« L’authentique barde, qui se promène sans but et sans hâte, nous le connaissons nous. Des yeux doux, une voix chaude et basse qui chante, qui remue au dedans de nous des sentiments oubliés de pureté et d’amour, de dévouement et d’abandon, qui les oblige à revenir en surface et qui nous redonne notre âme d’enfant. Voilà le grand poète canadien ». P. Gay Le Droit I.II.61
Le 16 avril, il est la vedette d’une grande émission télévisée « Music hall » de Radio-Canada.
Il enregistre au Canada et en France 19 chansons.

1962
Félix Leclerc, son père ainsi que son fils Martin sont victimes d’un grave accident de voiture. Plus de peur que de mal.
Sortie du 30cm Le roi heureux (Débuts de Claude Nougaro. Claude Léveillée connaît le succès grâce à sa chanson Frédéric).

1963
Il revient au théâtre. Il monte au Gésu L’auberge des morts subites le 24 janvier. La pièce sera reprise plus tard au Monument national.
Résultat d’une enquête effectuée au Québec auprès de 34 collèges. À la question : « quel est l’écrivain canadien-français le plus important? » Félix Leclerc arrive largement en tête.
Mort de Piaf.

1964
Il passe, en décembre, aux Trois Baudets en deuxième partie de sa pièce Le P’tit bonheur jouée par la compagnie Théâtre-Québec. La presse lui réserve un accueil mitigé.
Sortie du disque Le jour qui s’appelle aujourd’hui.
Publication de sa comédie en deux actes L’auberge des morts subites.
Parution dans la célèbre collection Poètes d’aujourd’hui aux Éditions Seguers de sa première biographie. Elle est signée de l’écrivain-poète Luc Bérimont.
Au « téléthéâtre » de Radio-Canada, on présente Le roi viendra demain.

1965
1er octobre : mort de son père.
Après la rupture avec Canetti, Jean Dufour deviendra son secrétaire-imprésario en France et représentant en France.

CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1966 A 1972 ]
1966
En novembre, il quitte le Québec pour une tournée en Europe. Sortie du 33t Mes longs voyages. Le 10 janvier, La Comédie-Canadienne monte une pièce très controversée Les Temples comédie en trois actes. À l’automne, il chante au Patriote à Montréal. (Gilles Vigneault débute sa carrière européenne).

1967
Bobino du 15 mars au 3 avril. Tournée en France et en Europe. Du 1er au 10 novembre, il passe en vedette au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts (Montréal) avec en première partie Cora Vaucaire.
Tournée en France. Il s’installe avec sa deuxième femme à la Celle St Cloud (Suisse). Jean-Claude Le Pennec lui consacre un livre L’Univers poétique de Félix Leclerc.

1968
Parution de Chansons pour tes yeux (poésie, pensées et maximes). Sortie du 33t La vie. Tournée à travers toute la France. Bobino en mai. La télévision canadienne présente un film sur lui. Divorce d’Andrée et Félix. Il épousera Gaëtane Morin qui lui donnera deux enfants, Nathalie et Francis.
Vedette de l’émission de Guy Béart « Bienvenue ».
En décembre, il fait l’acquisition d’une terre à l’île d’Orléans au Québec.

1969
Sortie du 33t J’inviterai l’enfance. Il est l’acteur d’un film réalisé par l’ONF intitulé La noce n’est pas finie de Léonard Forest. Tournée en France.
Au théâtre de la Ville de Paris pour trois semaines. Il s’installe pour un an en Suisse.
Sortie d’un double album intitulé Pieds nus dans l’aube. (Il dit ses textes).
(Débuts de Robert Charlebois en France).

1970
Il est de retour au Québec. Il se fixe à l’île d’Orléans et donne des récitals au pays et à l’étranger.
Parution de Cent chansons. Les événements dramatiques d’octobre 1970, au Québec (assassinat du ministre Pierre Laporte, intervention de l’armée et emprisonnement sans motif de centaines de Québécois) marqueront un changement dans la pensée de Félix Leclerc. « J’ai marché pendant trop longtemps dans les sentiers fleuris et embaumés. Il est plus que temps que j’emprunte des sentiers plus fréquentés, les chemins trop souvent piégés sur lesquels marchent six millions de mes frères ».
Il écrit L’alouette en colère qu’il chantera en public l’année suivante. Le disque, lui, sortira en 1972.

1971
Février : passage à Bobino avec, entre autres, Claude Luter (15 jours). Tournée en France et en Europe.

1972
Il chante à Madagascar et au Québec.
Projet d’adaptation cinématographique du Fou de l’île, sous la direction de Claude Jutras, avec Jean-Claude Labrecque comme réalisateur et Jean Duceppe comme comédien. Le projet avorte.
(Mort de Maurice Chevalier et de Boby Lapointe. Débuts d’Yves Duteil).
CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1973 A 1978 ]
1973
Parution de son roman Carcajou ou le diable des bois. Il chante au Théâtre de la ville durant trois semaines.
En février, tournée en France, Belgique et Suisse.
Il reçoit pour la troisième fois le Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros.
Création de Qui est le père? (7 août) d’inspiration politique au théâtre de l’île.
Sortie du 33 t L’Aouette en colère.

1974
Tournée au Québec : 51 spectacles.
Publie L’Ancêtre livre d’art illustré par René Derouin.
Le 13 août, J’ai vu le loup, le renard, le lion réunit sur scène, sur les plaines d’Abraham pour la Superfrancofête : Gilles Vigneault, Robert Charlebois et Félix Leclerc. Ils sont acclamés par 120 000 spectateurs ! Un an après paraîtra un double album de cette exceptionnelle soirée.

1975
Il chante, en décembre durant sept semaines, au Théâtre Montparnasse-Gaston Baty. Son récital (il interprète 35 chansons) s’intitule « Merci la France ». En effet, voilà 25 ans il débutait à Paris. En 25 ans, il nous a offert plus de 140 chansons. Un double album commémore cet événement.
Il chante dans 25 villes françaises.
Il reçoit le prix Calixa-Lavallée de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et la médaille Bene Merenti de Patria.
Sortie du 33 t Le tour de l’île.

1976
Tournée d’un mois en France et en Europe. Le 16 novembre, il se retrouve sur la scène du Stadium à Paris en compagnie de Pauline Julien et Raymond Lévesque pour fêter la victoire du Parti Québécois aux élections provinciales.
Le 20 novembre, Le Monde publie son texte poétique qui célèbre l’an 1 du Québec.
Récital au Théâtre de l’île en compagnie de Claude Léveillée « Le temps d’une saison ».

1977
Création au Théâtre de l’île (île d’Orléans) de la pièce La peur à Raoul.
Reprise du spectacle et sortie du double album avec Léveillée « Le temps d’une saison ».
Théâtre : sa pièce Qui est le père? sera éditée cette même année.
Il est le premier à recevoir le prix Denise-Pelletier que le gouvernement du Québec vient de créer comme la plus haute distinction dans le domaine des arts. Il entreprend sa dernière tournée en France.

1978
Retour au Québec après sa tournée en France.
Sortie de son dernier disque Mon fils.
Parution d’un recueil de maximes : Le petit livre bleu ou le nouveau Calepin d’un même flâneur.
Parution également d’un coffret de trois disques intitulé Chansons dans la mémoire longtemps.
Il reçoit le Grand prix spécial de l’ADISQ (Association du disque et de l’industrie du spectacle au Québec). Tous les prix de l’ADISQ s’appellent les Félix.
Une journée Félix Leclerc est créée par le mouvement national des Québécois.
Il collabore de nouveau avec Claude Léveillée pour l’enregistrement de deux contes pour enfants La légende du p’tit ours gris et Le journal d’un chien.
(Mort de Jacques Brel).
CHRONOLOGIE DE FELIX [ 1980 A 1988 ]
1980
Journée Félix Leclerc au Québec.
Il reçoit la médaille d’argent du Mouvement National des Québécois.
Le 20 mai, les québécois répondent « non » à la demande de mandat que sollicitait leur gouvernement pour négocier avec le Canada la « souveraineté-association ». Immense déception de Félix Leclerc et de millions de québécois.

1981
Mort de Brassens. Félix écrira : « Brassens était un oublieux. Il lui arrivait d’oublier son cachet dans des maisons de jeunes qui avaient besoin d’argent (à la condition que personne ne le sache).
Sur le coin de la table, il a aussi oublié quelques chansons éternelles. Mais ça, c’était difficile de le cacher ». Brassens par J.P. Sermonte, Ed. Seguier

1982
Félix Leclerc reçoit le 11 juin un doctorat honorifique de l’Université Laval à Québec.

1983
Le lundi 4 avril le Printemps de Bourges fête Félix Leclerc. Un spectacle est donné en son honneur avec entre autres Yves Duteil et Maxime LeForestier.
Inauguration du Théâtre Félix-Leclerc au Québec et création de la Fondation Félix-Leclerc (11 septembre). Parution du « Choix de Félix dans l’oeuvre de Félix Leclerc ».
Boréal Express publie sa biographie.

1984
Le magazine Paroles et Musique lui accorde un dossier ainsi qu’une longue entrevue donnée lors du Printemps de Bourges en 83.
Publication du recueil Rêves à vendre ou troisième Calepin d’un même flâneur. Nommé Membre d’honneur de l’Union des écrivains québécois.
Roger Gicquel, fervent admirateur de Félix Leclerc, lui consacre une émission spéciale « Vagabondages » réalisée le 12 juin depuis l’île d’Orléans.

1985
Le 26 juin au Parlement de Québec, il reçoit des mains du premier ministre René Lévesque, l’un des premiers insignes de l’Ordre National des Québécois créé par le gouvernement de l’époque.
Il est l’invité vedette d’une émission télévisée de Radio-Canada au cours de laquelle il chante plusieurs de ses chansons.

1986
Remise à Félix Leclerc des Insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur, au Consulat à Québec. Le chanteur Jacques Bertin lui consacre une biographie sous le titre Le roi heureux.

1987
Novembre : décès du premier ministre René Lévesque. « La première page de la vraie histoire du Québec vient de se terminer, à ceux qui restent d’écrire la deuxième. C’est une sortie digne de lui. Dorénavant il fait partie de la courte histoire des libérateurs de peuples ». (Félix Leclerc)
Toujours en novembre, il est hospitalisé trois semaines pour des complications cardiaques.

1988
Mort le lundi 8 août à huit heures de Félix Leclerc. Il s’est endormi parmi « les choses tranquilles » de son île d’Orléans.
Les funérailles ont lieu dans la simplicité en l’église de Saint-Pierre-de-l’île d’Orléans.

samedi 16 janvier 2010

Bonjour Félix: Un ami pour l'hiver

Je m'en vas commencer cette série par un chanteur poëte : c'est de Félix Leclerc qu'il s'agit. Il est né à La Tuque en Mauricie, au Canada le deux août 1914. Roi, poète et chanteur, c'est le sous-titre d'un livre sur Félix, une biographie en quelque sorte. le Roi heureux en fût une autre.
Donc, je vais sûrement en rajouter une énième. Mais c'est plus un portrait que je souhaite faire, il sera sûrement incomplet, désordonné et intemporel. Je vais commencer par l'hommage que lui rendit Guy Mauffette( 1915/2005). Guy mauffette était un ami de longue date, ils étaient même voisins lorsque Félix habitait à Vaudreuil dans les années 50. Ca commence à faire loin tout ça! Nelligan aussi, sans compter Rimbaud.Bien sûr que la vie continue.
PS: je vais ou je vas? l'un et l'autre se dit ou se disent)

Pour entendre, cliquez sur le lien ci-dessous.
http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/musique/dossiers/761-4827/

Chronologie de Félix

Cette chronologie est publiée sur le site officiel. Premières indications sur le parcours du chanteur-poète. Voici le lien.

http://www.felixleclerc.com/index.php?page_type=chronologie&pid=11

Passage de l'outarde

"Passage de l'outarde" est le petit journal sympathique publié une ou deux fois l'an par l'Espace Félix Leclerc. A voir

Cliquez en dessous

http://www.felixleclerc.com/pdf/19-automne-2009.pdf

La Drave

Poète, troubadour, écrivain, homme de radio, acteur et chanteur, il fut tout cela et plus encore. Sa réputation, en France, il la doit, avec l'aide de Jacques Canetti, à ses talents de chanteurs. Nous connaissons le petit bonheur, moi mes souliers, mais des chansons comme "La drave" ou "Mac Pherson" sont moins connues, et pour cause; il faut des clefs pour les entendre: Raymond Garceau réalisa en 1957 un film retraçant la vie des draveurs, ce qui permet de comprendre deux très belles chansons de Félix: La drave et Mac Pherson.
Le chanteur-poète Félix Leclerc raconte, dans une langue savoureuse, cette aventure fantastique que vivent, chaque année, les draveurs de la vallée de l'Outaouais. Perche ou bâton de dynamite au bout des bras, ils font franchir aux billots, deux cents milles de rivières, de chutes et de lacs. Un métier dur, impitoyable, rempli de poésie.

Attends moè ti gars

En voilà une autre. Tout d'abord l'interprétation (1962) est peu ordinaire, l'artiste reprend le refrain alors que le public chante les couplets. Un public d'amis et d'artistes. Les reconnaissez-vous?
D'aucuns ont reconnu Jean-Pierre Ferland, Raymond Lévesque, Monique Miville-Deschênes, Claude Gauthier, Germaine Dugas, Jacques Normand, Marc Gélinas, Claude Léveillé, Marc Blanchet... Nous verrons plus loin ce qu'ils sont devenus ses amis.

Ce que j' essaie de faire passer dans mes chansons, c'est ma petite philosophie, aimait dire Brassens. Pour Félix c'est un peu ça: une forme de philosophie populaire, à l'usage de tous, loin des textes abscons (comme la lune) des professionnels de la profession.

Félix est un grand artiste, pour autant c'est un homme simple, il ne se met pas en avant, il ne se raconte pas; non, il décrit les lieux, les bêtes, la vie de ceux avec qui il a grandi et vécu, il cite leurs noms et nous propose sa petite philosophie, bien utile.

Notre Sentier

Encore une autre, la première! avec Jean-Pierre Ferland.

Date de diffusion : 13 janvier 1985

En 1976 et en 1977, Félix Leclerc termine sa carrière en France par une grande tournée d'une cinquantaine de spectacles. Par la suite, Félix se retire à l'île d'Orléans. Il y trouve la tranquillité, entouré de ses proches. Il aime se lever tôt afin d'écrire, de couper son bois et de préparer du fromage de chèvre.

Chez lui, à Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans, Félix raconte à Jean-Pierre Ferland comment son professeur d'anglais lui donna le goût d'écrire des chansons et de jouer de la guitare.

Félix Leclerc est considéré par les artistes d'aujourd'hui comme étant le père de la chanson québécoise. La chanson canadienne-française avant lui était vue comme un genre démodé, frivole, comme de « la chansonnette ». Félix Leclerc a été le premier chanteur canadien-français a être consacré en France.

Grand voyageur dans la francophonie, il a ouvert la voie aux Gilles Vigneault, Jean-Pierre Ferland, Robert Charlebois et Claude Léveillée, pour ne nommer que ceux-là.

Au fil des décennies, Félix Leclerc s'est inscrit dans le cœur des gens. Le poète a laissé derrière lui de grandes chansons, qui abordent autant la nature et l'amour que des sujets plus sérieux comme la mort et le suicide.

Le roi chantant meurt le 8 août 1988 dans son sommeil à l'île d'Orléans. Il venait d'avoir 74 ans. Ses funérailles sont célébrées à l'église Notre-Dame-des-Victoires, dans le Vieux-Québec. À cette occasion, une foule rassemblée sur le parvis de l'église entonne ses chansons.

NOTRE SENTIER

Notre sentier près du ruisseau est déchiré par les labours ;
Si tu venais, dis-moi le jour, je t'attendrai sous le bouleau ;
Les nids sont vides et décousus ;
Le vent du nord chasse les feuilles ;
Les alouettes ne volent plus, ne dansent plus les écureuils ;
Même les pas de tes sabots sont agrandis en flaques d'eau ;

Notre sentier près du ruisseau est déchiré par les labours ;
Si tu venais, fixe le jour, je t'attendrai sous le bouleau ;
J'ai réparé un nid d'oiseau, je l'ai cousu de feuilles mortes ;
Mais si tu vois sur tous les clos, les rendez-vous de noirs corbeaux ;
Vas-tu jeter en flaques d'eau, tes souvenirs et tes sabots?;

Tu peux pleurer près du ruisseau, tu peux briser tout mon amour ;
Oublie l'été, oublie le jour, oublie mon nom et le bouleau.


La vie, Y'a des amours, bohémiens...

lE 12 JUIN 1984, Roger Gicquel, journaliste français, Lui consacre une émission : "Vagabondages" au théâtre de l'île d'Orléans, sous les caméras de Radio-Canada. Entre autre il interprète "la vie, suivie de: y'a des amours". Coluche se moquait de Roger Gicquel, de son air triste avec ses yeux pochés. Il disait de lui: Quand un avion s'écrase dans le monde, on a l'impression que c'est sur ses pompes. Desproges aussi...
Bref! Félix, a 70 ans est au sommet de son art en matière d'interprétation. On aura aussi l'occasion d'écouter Claude Léveillée interpréter "Les litanies du petit homme".
Un bijou!

Litanies du petit homme

Je ne sais pas s'ils furent nombreux, au canada, a interpréter Félix; Il y a son neveu Gaétan Leclerc pour ce qui est récent. Parmi les anciens, voici claude Léveillée, il y eut aussi Monique Leyrac " La diva des années 60" quel sobriquet! Elle interprète "La fille de l'île" dans une vidéo et lui consacrera un album entier. Elle interprétera également Emile Nelligan.

La fille de l'Île

Personnellement j'aime beaucoup Monique Leyrac. on la voit déjà au côté de Félix, dans le film que Claude Jutra lui consacrera en 1957?:" Félix Leclerc Troubadour" puis elle dit un texte dans le film de? en 1988 "C'est la première fois que j'la chante. Nous aurons je pense, l'occasion de reparler de cette interprète exeptionnelle.


Félix leclerc troubadour

En 1958, Claude Jutra réalise un film sur Félix Leclerc à Vaudreuil.
Du calme, des pas dans la neige poudreuse, un chien qui cours, des poules,des enfants qui jouent; une famille.
Monique Leyrac participe au film avec la première épouse de Félix et son fils Martin devenu depuis cinéaste .
Un ami et des chanson pour l'hiver c'est ainsi que je vois Félix; depuis toujours, l'hiver, à coin d'ech fu j'écoute ses disques.

Les brûlés

Long métrage de fiction inspiré du roman Nuages sur les brûlés de Hervé Biron sur la colonisation du nord du Québec dans les années 1930. Mettant en vedette Félix Leclerc, ce film tourné en 1958 évoque le dur labeur des colons de l'Abitibi aux prises avec une terre inhospitalière et la peur constante de manquer de l'essentiel pour vivre.

cliquez sur le lien ci-dessous pour retrouver le site de l'office national du film canadien (ONFC)

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Ecouter, entendre, ouïr, comme vous voulez

Chacun écrit son livre: politicard, journaliste, télévisioniste, prétendu maçon, soi-disant coiffeur.
Non-livre. Flaubert détestait les gens qui se racontent. Ce qui reste d'un artiste, c'est d'abord son
oeuvre. Voici quelques chansons de Félix Leclerc...


Cliquez sur le lien, il y en a pour 4h18.


Sirois

Nous autres on est des Cirois, mais celui dont il est question ici est un instrumentiste qui a arrangé pour guitare le petit bonheur, moi mes souliers, Bozo... Vous connaissez Aimable? l'accordéoniste? Un jour quelqu'un lui dit: Vous jouez drôlement bien de l'accordéon.
- Le contraire serait dommage a raison de quatre heure par jour pendant 70 ans! Répondit le petit bonhomme.
Félix était doué pour plein de choses, entre autre c'était un merveilleux mélodiste et les arrangements pour guitare et autres sont très agréables.

Partitions - Bozo - Félix Leclerc (Accords et paroles ♫)

Partitions - Bozo - Félix Leclerc (Accords et paroles ♫)

felix de vaudreuil

FÉLIX DE VAUDREUIL

Le film de Claude Jutra que je vous ai présenté plus haut fut tourné à Vaudreuil, et Félix y vécu dans les années 50/60 . Cela m'a paru intéressant de vous faire découvrir cette fermette, très simple en fait (ce qui n'apparait pas dans le film). A ce propos j'ai trouvé un article que je trouve très intéressant et vis à vis duquel je me suis permis de reproduire quelques extraits. Bon, avec un peu de biographie...


- par Pierre LUC

À travers le Québec, on commémore le vingtième anniversaire du décès de Félix Leclerc, décédé le 8 août 1988 : à l’Île d’Orléans tout particulièrement, où le poète et troubadour a vécu pendant une vingtaine d’années, mais aussi dans l’Anse de Vaudreuil, endroit d’une période très créative de sa carrière.

INTRODUCTION

À la radio
Une enfance à La Tuque, des études classiques à l`Université d`Ottawa, interrompues à cause de la Grande Dépression, précèdent divers emplois de manœuvre en Mauricie.

Entre 1934 et 1950, Félix s’éparpille dans différents domaines de création culturelle.
Il est tout d’abord annonceur radiophonique à CHRC (Québec). Initié à la guitare par Victor Angelillo, il compose en 32/34 sa première chanson : « Notre sentier
En `37, le voilà à CHLN de Trois-Rivières, où il écrit ses premiers textes radiophoniques. Avec l’écrivain Yves Thériault, il y chante sous le pseudonyme d’Illya dans l’émission « Illya et Gomez ».

Deux ans plus tard, Félix entre au service de Radio-Canada à Montréal et se lie d’amitié avec le jeune réalisateur Guy Maufette. Celui-ci lui fait interpréter « Notre sentier » dans le radioroman « Le restaurant d’en face ».

Au cours des années qui viennent, Félix participe également aux feuilletons radiophonique « Un homme et son péché » de Claude-Henri Grignon et « Vie de famille » de Henri Deyglun.
(Puis il commence à lire en ondes de ses contes de la nature, « Adagio » (1943), « Allegro et Andante » (1944).

À l’écriture
Durant cette période, Félix Leclerc complète le roman « Le fou de l’île » (écrit en large partie dans l’Île d’Orléans), texte qui ne sera publié qu’en 1958, en France.

Alors que toujours à la radio de la SRC, animant « L’encan des rêves », « Théâtre dans ma guitare » et « La ruelle des songes », Félix Leclerc voit son récit autobiographique « Pieds nus dans l’aube » publié.

Nous sommes en 1946, année de l’arrivée de Félix Leclerc à Vaudreuil.


Après les études, les passages à la radio, les premières poésies et récits,
les premières chansons, nous voici en ce lieu où Félix Leclerc a vécu plus de vingt ans, là aussi, soit à Vaudreuil.

À ce moment-là, il se produit avec les Compagnons de Saint-Laurent, par intermittence, depuis 1942 déjà. À Boston, il a joué dans deux pièces de Molière.

En 1946, Félix et son épouse Dedouche et son fils Martin, arrivent à Vaudreuil. Face au lac des Deux-Montagnes, il trouve une maison à louer. Toutefois, ce n’est que dix ans plus tard qu’il achètera la fermette située au 186, chemin de l’Anse.

La création
Dans ces lieux, pour le poète, troubadour et écrivain s’élabore une période très créative.
Il écrit des sketches et des séries radiophoniques, des pièces de théâtre : « Maluron » créée au théâtre du Gesù (1947), « Le petit bonheur » présentée par la troupe VLM –pour Yves Viens, Félix Leclerc, Guy Maufette- (1948) le 23 octobre (1948) L’année suivante, il publie « Dialogues d’hommes et de bêtes »

Cependant, pouvant difficilement vivre de la radio et de son écriture, Félix se produit également comme troubadour (on dira plus tard, et peut-être pas avec exactitude « chansonnier »). Il se crée un jeune public.

Carrière internationale
En juin 1950, Jacques Normand fait entendre à l’impresario français Jacques Canetti, un enregistrement « maison » de « Le train du nord » du jeune auteur québécois.


Dans le temps de le dire, Canetti lui fait enregistrer une douzaine de chansons dans les studios de CKVL, tout en lui offrant un contrat de cinq ans avec la maison Polydor.
Six mois plus tard, avec ses bottes, sa veste à carreaux et sa guitare, Félix Leclerc, dit le Canadien, remporte le soir du 22 décembre 1952 triomphe à l’ABC de Paris. Il s’y produisait en première partie de Les Compagnons de la Chanson.

Félix devait demeurer trois semaines dans la Ville Lumière, il chantera pendant 14 mois au cabaret de Canetti, Les Trois Baudets.
S’ensuivent des tournées en France, ailleurs en Europe et au Proche-Orient.
Son premier album contient des titres tels : « Le train du Nord », «Bozo », « Contumace », « L’hymne au printemps » et, « Moi mes souliers » qui remporte un grand prix de L’Académie Charles-Gros en 1951.

Ses premiers admirateurs ont noms : Jacques Brel et Georges Brassens, à leurs débuts.

LE RETOUR AU QUÉBEC
« Au Québec, c’est la stupeur », lit-on dans le site internet La chanson du Québec : « Le paysan dont on se moquait gentiment hier a conquis le monde sans rien changer à son allure, à ses textes ou à sa langue. D’un coup, la chanson française vient de gagner ses lettres de noblesse. »

Les années cinquante s’avèrent fastes, entre l’Europe et l’Anse de Vaudreuil pour Félix Leclerc :
- les pièces Théâtre de village (1951), Le hamac dans les voiles (1952), Moi mes souliers (1955), Sonnez les matines (1956), Le Fou de l’île (1958)
- spectacles au Continental, boite animée par Jacques Normand
- Le petit bonheur joué à Lausanne
- Le Rideau Vert crée Sonnez les matines (1956)
- En 1957, un deuxième album lui vaudra à nouveau un grand prix de l’Académie Charles-Cros (Attends-moi ti-gars, Abraham, Prière bohémienne…)
- Une tournée de huit mois en Europe précède un 3e album (Tirelou, L’Héritage, Tour de L’Île…)

Les années soixante
Félix Leclerc habite encore Vaudreuil à l’époque, début des années soixante, où il commence à se produire dans les boites à chansons comme la Butte à Mathieu. Où, entre parenthèses, j’ai le plaisir de l’introduire sur scène.


Durant cette décennie, entre autres événements…
- Sa pièce L’Auberge des morts subites est jouée 153 fois au Gesù et au Québec
- Un autre album voit le jour à Paris (Notre sentier, Ton visage de Jean-Pierre Ferland, MacPherson...)
- Et puis un autre en 1964 (Premier amour, La valse à Joseph…)
- On présente Le Roi viendra demain au téléthéâtre de Radio-Canada.
- Succès mitigé de la pièce Le petit bonheur à Paris
- La presse québécoise tiédit des propos au sujet de Félix et les choses s’enveniment après l’échec de Les Temples à la Comédie Canadienne (1966).
- Fâché, Félix s’exile en Suisse.
- Suite à une tournée française et un triomphe à Bobino, la poussière retombe et Félix revient donnent un spectacle à la PDA ainsi qu’au Festival d’été de Québec.

En 1970, à l’âge de 56 ans, Félix Leclerc se réinstalle au Québec. Il quitte définitivement sa demeure de Vaudreuil et bâtit lui-même sa maison dans l’Île d’Orléans. Il y demeurera jusqu’à la fin de ses jours.

L’ALOUETTE EN COLÈRE
S’étant jusque là tenu à l’écart du débat politique québécois, Félix Leclerc deviendra l’un des plus farouches partisans de l’indépendance du Québec.
En 1970, le géant se fâche. Il est indigné par les événements d’octobre `70, lors de l’imposition des mesures de guerre par le gouvernement fédéral.

Il publie en 1972 l’album L’Alouette en colère qui comprend aussi Les 100 000 façons de tuer un homme.
L’année suivante, Félix reçoit un troisième prix de l’Académie Charles-Gros.
Puis après une nième tournée en Europe, c’est « J’ai vu le loup, le renard et le lion », dans le cadre de la Superfrancofête, en compagnie de Charlebois et Vigneault.

En 1975, j’ai l’honneur de lui lire l’hommage de la Société St-Jean-Baptiste, alors que nous lui attribuons le prix de la musique Calixa-Lavallée.
De cette décennie jusqu’à la mi-temps des années ’80, Félix demeure très actif. Voyons…

Dompierre, Ferland, Léveillée
Pour les besoins de son album Le Tour de l’Île, Félix enregistre La Complainte du phoque en Alaska de Beau Dommage et Sors-moi donc, Albert.
Sa collaboration s’étendra à d’autres créateurs :
- Avec François Dompierre, création de Le Tour de l’Île et d’un coffret de trois disques intitulé Chansons dans la mémoire longtemps.
- Sur des musiques d’ambiance de Claude Léveillée, il enregistre La Légende du petit ours gris et Le Journal d’un chien, son tout dernier enregistrement.
- À l’instigation de Ferland, il écrit et participe à Rêves à vendre diffusé en janvier 1985.

Et aussi, en vrac
- En 1975, tournée de 42 représentations en France et enregistrement de Merci la France au Théâtre Montparnasse…
- Spectacle avec Léveillée au Théâtre de l’Île d’Orléans…
- En 1976, suite à l’élection du Parti Québécois, il écrit L’An un et La Nuit du 15 novembre…
- Il reçoit le prix Denise-Pelletier pour son ensemble de son œuvre théâtrale,
- En 1978, Félix Leclerc enregistre l’album Mon Fils, qui deviendra son testament musical.

- De 1980 à 1984, il vit en retrait. Ce qui ne le retiendra pas de publier des maximes, de recevoir des hommages, alors que nous le revoyons dans En Cerf-volant, le Québec.
- En 1988, année de son décès, Félix Leclerc projette de mettre sur pied une fondation qui viendrait en aide aux jeunes débutants, projet repris par sa fille Nathalie.

Rappelons que Félix Leclerc s’est éteint dans son sommeil le 8 août 1988, à l’Île d’Orléans, où on a dispersé ces cendres.


LA MAISON AUX VOLETS BLEUS
Alors que s’achève notre récit, nous voici revenus dans l’Anse de Vaudreuil, à la maison, que d’aucuns veulent transformer en centre d’interprétation. Mais tout le monde n’est pas d’accord…

Les gens de la Société de sauvegarde de la mémoire de Félix-Leclerc, à Vaudreuil-Dorion, nous le rappellent :
« Félix Leclerc a vécu plus de vingt ans à Vaudreuil. (…) C’est face au lac des Deux-Montagnes qu’il trouve une maison à louer. En 1956, il s’y enracine encore davantage en achetant une fermette au 186, chemin de l’Anse. »

La maison aux volets bleus est entourée de bâtiments de ferme, dont une grande qu’il baptisera L’Auberge des morts subites. Il s’agit d’une demeure plus que centenaire.

Cette maison est un refuge, un havre de paix, un port d’attache, Félix installe à l’étage son lieu de travail. De nombreuses affiches ornent les murs. Un rituel l’amène tous les matins dans cette pièce et, à sa table de travail, il poursuit son œuvre.

Lieu de rencontre
La maison, nous renseigne encore, le site internet de la Société de sauvegarde, devient vite un lieu de rencontres.
Avec ses voisins, Louise et Yves Vien, Guy Maufette, Thérèse Cadorette, Janine Sutto et son mari Henri Deyglun, il cultive des amitiés.

Lieu de passage, la maison accueille aussi de grands artistes français : Michel Legrand, Jacques Brel, Raymond Devos, Catherine Sauvage…
D’autres, de la communauté québécoise viennent saluer ce Félix qui les inspire : Claude Gauthier, Paolo Noël, André Lejeune…
Sans compter les comédiens venus répéter dans la grande aménagée en salle de répétition.


Site du patrimoine
Cette maison rappelant la vie de Félix Leclerc au sein de la communauté vaudreuilloise, la ville la déclara Site du patrimoine en 2005 dans le cadre de la Loi sur les Biens culturels.
Petit retour en arrière, après la mort de Félix, qui à ce qu’il semble, en était toujours le propriétaire, la fermette a appartenu à différents propriétaires jusqu’en 2006, puis vendue à la Société de sauvegarde.
Celle-ci espère restaurer la maison et ses dépendances et en faire un centre d’interprétation. Au coût de un million dollars recueillis auprès des gouvernements et du public.